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John Waterhouse, Hylas and the Nymphs    

La psychologie du sexe


Une psychologie reposant sur les différences entre sexes

Brève introduction à l’analyse procédurale

Quelques mécanismes et stratégies essentiels

SIMON SHEPPARD


L’analyse procédurale traite des stratégies masculines et féminines mais elle s’intéresse plus particulièrement à ces dernières. Ceci parce que au cours de la préhistoire et jusque très récemment, la stratégie masculine était simple: l’homme ne faisait que frapper. (“Femme, tais-toi!” suivi d’une gifle ou au moins de la menace d’en administrer une). Il n’éprouvait aucun besoin de recourir à de faux sentiments (transduction), de tromper l’autre ou d’user de subterfuges. Sa stratégie était franche et directe.

La raison pour laquelle les femmes détestent tant la violence tient au fait qu’il s’agit d’un terrain où elles sont invariablement perdantes. Chez les femmes, nombre de comportements subtiles sont apparus pour compenser la force physique et l’agressivité supérieures des hommes.

Les femmes embrouillent les choses en se conduisant de manière irrationnelle. Elles peuvent paraître perverses et illogiques, mais leur comportement est néanmoins réfléchi car il perturbe les hommes et masque leurs stratégies. De plus, elles sont plus uniformes que les hommes. Une fois qu’on a compris ces facteurs, il devient plus aisé de les comprendre. Hommes et femmes jouent au “Jeu des contraires” et il est primordial de retenir que les femmes cherchent à augmenter le coût du sexe quand les hommes cherchent à le réduire.

Bien que cette page soit conçue comme une très brève introduction à l’analyse procédurale, on y trouvera quelques notions plus avancées. Et notamment parmi celles-ci, les stratégies importantes que sont l’ “encouragement nuisible,” la “tricherie déguisée” et la “tricherie marginale.” Certains des paragraphes qui suivent figurent dans All About Women.



La biologie, l’évolution et l’histoire

La majeure partie de l’histoire n’a pas été écrite; elle est en nous. Les instincts ont évolué tout comme les organes pour nous fournir un avantage dans un environnement compétitif et souvent hostile. À l’aube de l’histoire humaine, les femmes étaient constamment enceintes ou en train d’allaiter. Au paléolithique supérieur (40,000 – 10,000 av. J.-C.), l’espérance de vie des hommes était de 33.3 ans et celle des femmes de 28.7, la principale cause de mortalité féminine étant la maternité et les tentatives de provoquer des avortements (par ex. en plaçant une planche sur le ventre d’une femme et en sautant dessus jusqu’à ce que du sang s’écoule de son vagin). La mortalité masculine était principalement la conséquence d’accidents de chasse ou de bagarres pour les femmes. Selon Darwin, la tradition du garçon d’honneur a pour origine le fait que ce personnage était le complice du marié dans l’acte de voler une épouse dans un village voisin. D’ailleurs, cette pratique a encore cours aujourd’hui dans certaines régions.

Pour obtenir quelque chose qui s’approche d’une perspective précise du comportement humain, et en particulier de l’interaction homme-femme, il faut être conscient de l’histoire évolutionnaire des humains: ce que, dans le jargon biologique, on appelle notre phylogénie. La majeure partie de notre conditionnement évolutionnaire s’est déroulé au cours des deux millions d’années de notre période préhistorique. C’est là que nous trouvons les origines du comportement et les raisons pour lesquelles nous sommes ce que nous sommes.

Agissant aux niveaux primordial, physique et psychologique, les trois principaux facteurs qui sont à la racine de l’interaction homme-femme sont probablement les suivants:

  1. Primordial. L’abondance et la rapide disponibilité du sperme et, à l’inverse, le nombre limité des œufs. C’est cela qui est à l’origine biologique des différents degrés d’investissement parental requis des hommes et des femmes, notamment le rôle de gestation et de formation de la femme. Selon la terminologie biologique, la femme est gravide: c’est-à-dire qu’elle porte les œufs (en termes évolutionnaires, les femmes ménopausées n’ont aucune valeur).
  2. Physique. La femme est physiquement plus faible que l’homme. Pour pallier ce désavantage, elle a développé de nombreux mécanismes pour manipuler les hommes, et en particulier son compagnon. Pour qu’ils soient vraiment efficaces, les hommes ne doivent pas être conscients de ces mécanismes. (Une stratégie féminine, à la fois évidente et à long terme, consiste à refuser la possibilité de se reproduire aux mâles qui sont insensibles à la manipulation féminine.)
  3. Psychologique. Durant la sélection sexuelle, le fait de dire à la femme quelque chose qu’elle n’a pas envie d’entendre, même si c’est vrai, gâche aussitôt les chances du mâle. Comme la femme est intrinsèquement plus perspicace que l’homme et qu’elle est susceptible de détecter toute tentative volontaire de la tromper, le mâle, pour augmenter ses chances de reproduction, se trompe lui-même. Il n’est pas meilleur menteur que celui qui se ment à lui-même.




Il est suggéré d’analyser chaque transaction en termes de

Signaux, marqueurs, jetons et poignées

(Signals, markers, tokens and handles)

Définitions et exemples

  DEFINITION EXEMPLES
SIGNAL (F) Un geste, surtout de nature sexuelle, servant à attirer le mâle. (Ambigu.) Le signal d’accident (par exemple renverser une boisson) qui est une demande d’aide masculine d’où peut s’ensuivre une relation, et une progéniture. Le signal des jambes ouvertes, celui des yeux écarquillés. “La femme signale, l’homme répond.” Signaler est la stratégie féminine. C’est passif, sans danger et ambigu. La femme incite l’homme à faire des avances et elle peut toujours nier ses intentions. Les signaux suscitent une névrose chez les hommes, les rendant confus et plus aisément manipulables. (La névrose est définie ici en termes pavloviens comme le stress provoqué lorsque un stimulus suscite deux réponses ou plus.) Les signaux sexuels sont profitables et héréditaires.
MARQUEUR (M) Une indication, dépourvue d’ambiguïté, de l’implication. Parler à quelqu’un ou lui acheter une boisson. L’électricité, les téléphones, les voitures et d’autres articles sont des marqueurs découverts, inventés ou créés par les hommes. Une femme marque un homme en choisissant ou en raccommodant ses vêtements. Le marquage primitif consiste à laisser une odeur. D’autres formes de marquage territorial consistent à décorer un appartement ou à laisser quelque chose sur une table avec l’intention de revenir plus tard.
JETON (F) Lorsqu’une chose signifie autre chose. (Ambigu.) Une invitation à prendre un café: traditionnellement, c’est une invite à partager le rituel de sa préparation et à converser. “Avez-vous du feu?” Les insinuations sont des exemples courants d’jetons. Un jeton n’a pas le même sens pour l’émetteur et pour le récepteur. Le prix d’une tasse de café dans un bar est un jeton car le coût d’une boisson représente le loyer de locaux commerciaux, les salaires du personnel, etc., et cela est compris par les deux parties.
POIGNÉE (M) Une demande qui évoque une réponse fixe et prédéterminée. (Sans ambiguïté) Appeler quelqu’un par son nom, convenir d’un rendez-vous, pouvoir toucher ou tenir quelqu’un. Beaucoup de poignées sont implicites, comme par exemple la demande de conduire à droite de la chaussée. On qualifie d’état de poignée l’état dans lequel les poignées sont émises (par exemple quand on connaît le nom de quelqu’un ou lorsqu’on est marié).



Les femmes préfèrent les signaux et les jetons car ils sont ambigus et donc propices à la manipulation, alors que les hommes préfèrent les marqueurs et les poignées car ils ne sont pas ambigus et sont souvent liés à la richesse qu’ils créent.



Le jeu homme-femme

La théorie du jeu peut s’appliquer au comportement humain et, ici, s’applique en particulier au jeu homme-femme. Le modèle est mathématique, mais il est possible d’en détailler les points essentiels sans recourir aux mathématiques. Pour une discussion plus complète des jeux, voir Axelrod: The Evolution of Cooperation, ou Poundstone: The Prisoner’s Dilemma; le premier ouvrage est plus facile à trouver mais celui de Poundstone est plus complet (et plus divertissant).

  1. Supposez que deux joueurs, un protagoniste et un adversaire, mènent une transaction. La transaction peut être sociale et, dans ce cas, les bénéfices (gains) peuvent être difficiles à évaluer, ou bien ils peuvent être monétaires et dans ce cas, les nombres sont déjà disponibles: le gagnant est le joueur qui détient le plus gros gain à la fin du jeu. Dans le jeu évolutionnaire, le seul gain important est l’ampleur de la progéniture. Dans ce jeu homme-femme, la femme tient souvent le rôle du protagoniste (le principal joueur, celui qui ouvre le jeu) car la plupart des jeux sexuels sont initiés par les femmes, que les hommes en soient ou non conscients.
  2. Les deux joueurs coopèrent et, dans ce cas, chacun obtient un gain de récompense. (Par exemple, un grossiste vend à un détaillant et chacun tire profit de la transaction.)
  3. L’un des joueurs triche: il fait défaut. Si l’autre joueur essaie de coopérer, le tricheur obtient le gain maximum, le gain de la tentation (dans le cas d’un grossiste qui vend à un détaillant, ce dernier ne paie pas sa facture; il peut ensuite vendre les biens et empocher tout le bénéfice). Toutefois, le tricheur ne touchera normalement le gain de la tentation qu’une seule fois: seul un idiot va continuer à coopérer quand l’autre joueur triche. C’est pour cette raison que le comportement coopératif (ou altruisme réciproque) ne se développe que lorsqu’il doit y avoir répétition des transactions . Alors, le cumul des gains de récompense sera plus grand qu’un seul gros gain de la tentation.
  4. La tricherie déguisée. Dans le jeu homme-femme, les interactions entre joueurs sont inévitables. Pour cette raison, la femme use d’un comportement subtile pour maximiser son gain. Normalement, si un joueur triche, il ne récupère qu’une seule fois le gain de la tentation. Néanmoins si la femme parvient à affaiblir le discernement de l’homme, à le plonger dans un état de confusion tel qu’il n’est plus en mesure de constater la tricherie lorsqu’elle survient, elle pourra alors empocher à plusieurs reprises le gain de la tentation. Elle obtient ainsi du jeu le plus gros gain possible.


C’est la tricherie déguisée qui pousse la femme à imiter l’homme, à endosser des rôles et à exploiter (lorsqu’elles sont devenues faciles d’accès) des technologies que les hommes ont inventées et développées, tout cela pour déguiser la trahison des ses fonctions naturelles.



Le tableau des gains


Le protagoniste est le joueur principal, celui qui ouvre le jeu. Dans le tableau ci-dessous apparaissent les gains pour le protagoniste:–



  ADVERSAIRE
PROTAGONISTE Coopère Triche
Coopère Récompense (Reward)
R
Gain du pigeon (Sucker’s Payoff)
S
Triche Gain de la Tentation (Temptation)
T
Punition (Punishment)
P


Les jeux de la vie réelle sont souvent asymétriques: la coopération et la tricherie revêtent différentes formes selon chaque joueur, tout comme les gains. La femme a souvent le rôle du protagoniste car la plupart des jeux sont initiés par les femmes, même si l’homme n’en est souvent pas conscient. Plus précis est le tableau suivant qui montre les gains de chaque joueur:–



  ADVERSAIRE MASCULIN
PROTAGONISTE FEMININ Coopère′ Triche′
Coopère R, R′ S, T′
Triche T, S′ P, P′

Le plus gros gain (tentation) échoit au joueur qui triche alors que l’autre coopère. Le plus petit gain échoit au pigeon qui coopère alors que l’autre triche. (Dans le célèbre dilemme du prisonnier, un jeu symétrique, T > R > P > S.)

Les femmes adoptent la stratégie du donnant-donnant (DD), une stratégie qui permet de susciter la coopération. Théoriquement, le donnant-donnant se traduit ainsi: “Coopérer au premier mouvement puis imiter ce que l’adversaire a fait en dernier lieu.” Cette stratégie est imitative; elle consiste à copier l’autre joueur et toute tentative d’améliorer son jeu.

Dans la Tricherie déguisée, la femme déguise sa tricherie et récupère à plusieurs reprises le gain de la tentation.

Dans la Tricherie marginale, la femme acquiert le pouvoir subrepticement, elle teste continuellement le mâle, cherchant à établir une nouvelle base d’où son pouvoir pourra encore augmenter. La femme agit de manière optimale, juste en deçà de ce que le mâle pourrait interpréter comme de la provocation. Si elle commet une erreur lors de ses manœuvres pour gagner du pouvoir, cela peut provoquer une réaction violente et d’autres conséquences fâcheuses.




Quelques politiques féminines impliquant la Perception-Distortion

  1. Augmenter la population, ce qui réduit la probabilité d’une autre rencontre et perturbe les instincts territoriaux des hommes;
  2. Recourir à une grande variété de styles et d’habillement, ce qui perturbe les mécanismes ciblants de l’homme et sa capacité à identifier la protagoniste;
  3. Troubler le discernement de l’adversaire, ce qui réduit sa capacité à identifier les stratégies de la protagoniste et à réaliser sa tricherie;
  4. Imposer des tabous et un langage émotionnel. Une fois qu’un sujet ne peut plus être ouvertement et rationnellement abordé, sa perception peut être modifiée pour convenir à des objectifs cachés et non formulés;
  5. Stigmatiser l’adversaire (transduction);
  6. Exploiter la capacité des humains à recourir à une perception sélective, comme détourner l’attention quand survient un événement embarrassant, ou se trouver dans l’incapacité de comprendre un événement lorsqu’il ne correspond pas aux stéréotypes établis;
  7. Encourager les perceptions irrationnelles et antiscientifiques (croyance en l’astrologie, à l’existence des ovnis, au surnaturel, etc.);
  8. Réduire chez l’adversaire les perspectives de rencontres ultérieures en attribuant une moindre signification aux interactions matérielles (marqueurs et poignées) qui ont déjà eu lieu.
  9. Susciter la fausse espérance d’un gain futur (par ex. une femme maintient un cercle de soupirants pleins d’espoir tandis qu’elle choisit le meilleur parti).


Le discernement

Le discernement est une fonction essentielle chez les humains. Discerner, c’est “percevoir la différence.” Il est évident que quelqu’un qui ne peut pas faire la différence entre un petit opposant et un adversaire important, ou entre un ennemi qui se faufile sous un déguisement et un ami, est désavantagé. Si un genre (sexe, race, espèce, génotype) en exploite un autre, il a tout intérêt à perturber le discernement de son adversaire – afin de décourager le discernement basé sur le genre. Cela constitue l’encouragement nuisible qui revient à inciter l’adversaire à poursuivre une mauvaise stratégie. Collectivement employé, cela se traduit par “Ce qui est mauvais pour eux est bon pour nous.”

L’une des plus grandes découvertes fut qu’il est dans l’instinct masculin d’être raciste. Tout individu qui déclare qu’il est “antiraciste” avoue en fait qu’il est hostile aux hommes.




Tableau: Choix politiques d’un Protagoniste

  MINIMISER LE GAIN DE L’ADVERSAIRE MAXIMISER LE GAIN DE L’ADVERSAIRE
MINIMISER SON PROPRE GAIN perdant altruisme pur
MAXIMISER SON PROPRE GAIN Encouragement nuisible symbiose parfaite


Avec la stratégie de l’encouragement nuisible, la chose la plus étonnante, c’est que, malgré son côté évident et son ubiquité, il semble que jusqu’à présent, elle n’ait jamais été formellement définie.

L’analyse procédurale, très sommairement présentée ici, est un outil extrêmement efficace qui est capable de distinguer comportement normal et comportement anormal, et de prédire, dans la limite des variations naturelles, le comportement humain normal.




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